Escale à Belém

Photo de l'hôtel de Fortaleza à Belém

A Belém en Septembre 2001, je me suis sentie comme chez moi.

Suite à une accident du bateau de croisière qui devait nous conduire au cœur de l'Amazonie, nous retournions à notre point de départ. Durant la traversée, et tandis que mes rêves d'atteindre le nombril du monde s'envolaient au loin, je me grisais une dernière fois du delta et la mangrove. Une fois revenus, mon compagnon et moi, engagions une réclamation contre la compagnie de transport, et malgré nos efforts aucune solution de voyage ne pouvais nous être offerte avant cinq jours. Adieu remontée mystique du fleuve, coincés dans la ville de Belém, capitale du Para, doutant de l'intérêt initiatique des quelques jours à suivre, nous étions là. Dans ce petit bureau des compagnies fluviales, et face notre perplexité, le gérant contacta la tenancière de l'hôtel Fortaleza, pour venir régler le différent. Gilda dame d'un certain âge, qui a vécu en France dans un petit village de la Loire, était venue à notre rencontre, nous séjournerons ensuite dix jours dans sa maison d'hôtes. Je la remercie pour son accueil des voyageurs perdus comme pour nous, ce fut le cas de cette glob-trotteuse qui à son tour y a trouvé refuge.

Blog d'une voyageuse égarée dans le port de Belém

Adresse de l'hôtel de Fortaleza à Belém, Frutuoso Guimarães, 276 - Campina, Belém - PA, 66019-040, Brésil

Photo d'un homme buvant un verre de rhum, avec un perroquet sur l'épaule

Ce qui s'ensuit n'est pas extraordinaire, au quotidien je sortais en femme indépendante, mon ami récupérant des excès festifs, très tôt le matin boire des jus de fruits exotiques, dont on n'a entendu le nom en Europe qu'à travers la catégorie de superfruit. La journée je visitais cette mégapole d'apparence beaucoup plus paisible que Sao Paolo ou Rio, et je m'y suis fait des amis, des jeunes de tout style, artesantos hippie ou universitaires. Je me balladais dans la ville, très délabrée où la nature est omniprésente, durant des heures, sans jamais être lassée, parcourant les marchés vaudous et les herboristeries. Le soir, avant d'aller faire la fête, je dinais d'une soupe traditionnelle, le tacacá dont je vous recommanelede chaudement un lien qui explique la dimension sociale des nourritures amérindiennes de rue, à Belém. Cet article, donne un aperçu anthropologique de sa préparation, le mieux est d'y goûter, elle est immédiatement extra, elle dynamise le corps par l'effet de la vitamine c et les composés anti-inflammatoires puissants contenu dans le Jambu ou cresson du Para. De toutes ces expériences, je n'en retiens qu'une d'avoir vécu, comme à Paris avec mes habitudes de quartier, consciente du luxe de s'intégrer à un lieu et d'y être heureuse. Depuis je ne conçois plus de voyager sans créer des liens du quotidien, et d'y établir un nouveau chez-moi. Sans la houle du fleuve, Belém la belle je ne l’aurais jamais connue.

Photo de trois arbres Amazoniens

J’ai vu des archipels sidéraux !

et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :

– Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,

Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?

Extrait du poème le bateau ivre d’Arthur Rimbaud